L'article que nous diffusons a été publié par le Révérend Père Paul-Dominique DOGNIN dans la Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques, en 1961, pp 601-640.
L'auteur approfondit la notion de justice distributive : cette vertu ne concerne pas à proprement parler les rapports entre le tout de la société et ses parties, mais la place respective de chacune des parties du corps social, et la part des biens communs qui leur échoit à proportion de leur dignité. La justice distributive n'est donc pas la vertu des rapports entre l'individu et l'Etat, mais celle de tout individu détenteur de biens communs. Il n'y a pas de bien de l'Etat séparé de celui de la cité. Réfutant l'Etat-Providence, le père Dognin montre que la justice est la forme achevée du corps social, et mène une réflexion de belle ampleur sur le rapport entre le bien commun et celui des personnes privées, qui sont en dernière analyse les mêmes : nous sommes loin du contrôle de proportionnalité contemporain, qui oppose systématiquement les libertés et droits des citoyens à l'ordre public.
Cet article profond mais peu complaisant avec le lecteur sera lu avec profit après l'étude de la question 61 de la Somme Théologique de St Thomas d'Aquin, IIa IIae, publiée sur ce blog, traitant des différences entre justices commutative et distributive.
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